La violence est définie par l’Organisation mondiale de la santé comme étant « l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès ». Elle rend explicites les conséquences de la violence sur la santé physique et mentale de la personne qui la subit.

Chacun d’entre nous a pu découvrir des images de violence diffusées en boucle sur toutes les chaines d’information continue. Manifestations contre la réforme des retraites qui dérapent, celles contre les grandes bassines à Sainte Soline où la violence a atteint son paroxysme. Le personnel politique défilant au micro de telles ou telles chaines pour y aller de son commentaire et établir les responsabilités en fonction de son camp ou champ politique d’appartenance. Les échanges entre députés et gouvernement à l’assemblée nationale sont dans la continuité de cette même violence mais, fort heureusement, que verbale. Deux manifestants ont leur pronostic vital engagé suite à des affrontements avec les forces de l’ordre. « C’est la faute à l’un.... non c’est la faute à l’autre ». C’est une sorte de cacophonie où les propos exagérés des uns l’emportent sur les propos des autres. C’est regrettable et surtout inconstructif. Faire commenter à tout prix, par des personnes qui n’ont aucune qualification sur le sujet mais qui sont interrogées juste parce qu’elles ont une fonction politique ou autres est inutile et même stupide, voire dangereux. Je voudrais juste vous citer les propos tenus par un député (je ne citerais pas son nom) qui vous dit tranquillement que sans la police il n’y aurait pas eu de violence à Sainte Soline !!! Que dire, juste que sans manifestation et sans la présence de manifestants il n’y aurait pas de violence !!!

Donner des images de violence pour la violence ne conduit qu’à exacerber les conduites de certaines personnes ultraviolentes à laquelle vont s’associer quelques autres par effet d’entrainement. La violence est un mal toujours difficile à cerner et à la question de savoir pourquoi, quand et comment les violences surviennent dans des situations données, les modèles théoriques classiques ne sont jamais parvenu à apporter une réponse réellement satisfaisante, à la fois en termes de propositions théoriques et de validations empiriques. Nous avons les théories des politiques en premier lieu, des sociologues, historiens, psychiatres et autres en deuxième intention mais force est de constater que les discussions peuvent être sans fin, aucun facteur déterminant n'apparaît clairement, les uns s’opposant aux autres, une théorie consensuelle n’existe pas.

Il ne fait pas de doute que les inégalités, les demandes insatisfaites et les clivages sociaux se traduisent par un certain degré de conflit. Ce qui demeure mystérieux, et ce qui doit faire l'objet de l'investigation, c'est la nature profonde du lien existant entre une série de causes imbriquées et l'événement violent.  De plus, pourquoi des conditions similaires ne produisent-elles pas toujours les mêmes effets ? Du côté des manifestants, les parcours de vie sont très différents, les divergences sur les buts à atteindre, les différences de moyens mis en œuvre et quelquefois de cultures politiques font que les manifestants marchent rarement tous avec la même motivation. La question essentielle est de définir la ou les méthodes pour stopper un tel déferlement de violence. Il est bien évident que la réponse ne peut-être que politique par ceux-là même étant en responsabilité.

Alain Brousse

29 mars 2023

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