Octobre 2019 les GDV comprendre ?

         Parking du meux

Parking du meux

Les gens du voyage (GDV)[1] et leur cohorte de caravanes sont de retour sur le parking à l’entrée du Meux en proximité de la gare et du passage à niveau. Les monceaux de terre bloquant les entrées et les pierres disséminées ici et là n’auront pas résisté à un nouvel « envahissement ».

D'ailleurs au passage, là il n'est tout de même pas question d'embellissement du village à son entrée?

Pourquoi ? La question de leur retour mérite d’être posée.

Les GDV sont par définition itinérants. Il existe de nombreuses communautés plus ou moins importantes et également plus ou moins itinérantes. Certains GDV se réclament d’être compiégnois et par la même n’iront jamais, ou rarement, au-delà d’un certain périmètre de l’agglomération de Compiègne. D’autres seront de passage et d’autres encore peuvent être plus mobiles.

Aucune ville et village ne veulent voir surgir sur leur territoire des caravanes synonymes de désagréments en tout genre et très peu sont en capacité de les accueillir correctement.

Que nous dit la loi ?

« Pour les collectivités, l’aménagement des aires de grand passage est une obligation inscrite dans l'article 149 de la loi relative à l’Égalité et à la citoyenneté. Un schéma départemental, élaboré par le préfet de département et le président du conseil départemental et auquel figurent obligatoirement les communes de plus de 5000 habitants, prévoit en effet les secteurs géographiques d'implantation et les communes où ces aires de grand passage doivent être réalisées. »

D’après la Dihal[2], « la réalisation des aires de grand passage sur le territoire accuse un retard considérable puisque sur les 348 aires prescrites par les schémas départementaux, seules 170 aires ont été créées (soit 49 %) ».

Le décret no 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de grand passage précise les modalités d’accueil des GDV, la loi Besson de 2000 précise que les communes de plus de 5000 habitants sont obligées d'avoir une aire d'accueil d'une capacité de 40 caravanes au moins, avec un accès à l'électricité, à l'eau et des sanitaires.

Sur le compiégnois, seules 2 communes sont concernées : Compiègne bien sûr et Margny Les Compiègne, les 2 seules communes de plus de 5000 habitants. Il est utile de préciser que l'analyse des besoins peut en effet révéler la nécessité d'aménager des aires d'accueil dans un secteur d'habitat très dispersé. De plus, les communes de moins de 5 000 habitants peuvent être parties à une convention intercommunale qui a prévu la réalisation d'une aire d'accueil sur son territoire. Par ailleurs, en vertu de la jurisprudence du Conseil d'État, précisée par une circulaire du 16 décembre 1986 relative au stationnement des caravanes des gens du voyage, les maires des communes de moins de 5 000 habitants doivent prendre des dispositions pour accueillir les gens du voyage pour une durée comprise entre quarante-huit heures et quinze jours.

Il faut admettre que la problématique de l’accueil des GDV sur le territoire de l’ARC reste entière. Il existe bien une aire d’accueil dédiée, à Jaux, mais nous voyons régulièrement des GDV envahir ici et là et de manières anarchiques des terrains non prévus à leur passage : Le Meux, Jonquières (août 2019, 8 jours, 90 caravanes, City stade par deux fois), Remy, etc…

Il faut admettre une fois pour toute que les GDV veulent vivre différemment tout en ayant un confort similaire au notre : électricité et eau, télévision, lave-linge et autres électro-ménagers.

Trois problèmes majeurs pour ce mode de vie en habitat mobil surgissent immédiatement : les sanitaires, l’évacuation des eaux usées, les déchets.

Hors des aires d’accueil, les conséquences sanitaires sont immédiates. C’est ainsi que villes et villages, par le biais de leurs élus, rejettent les GDV au-delà de leurs territoires au besoin aidés par la force publique en sachant pertinemment qu’ils iront s’installer à quelques kilomètres. Ils œuvrent pourtant dans la même communauté de communes, certains ayant un triple mandat d’élu : municipal, communauté de communes et départemental.

Mais alors que font-ils sur ce sujet ? Peu et certainement pas assez…

Comment comprendre cette inaction, ce peu d’engouement à traiter cette problématique ?

Je vous livre mon point de vue personnel ; aucun élu ne veut prendre la décision de faire venir sur le territoire de sa commune des GDV, beaucoup trop impopulaire. Quel serait celui qui irait à se risquer, à 6 mois des élections municipales, à mettre sur son programme municipal la création  d’un terrain dédié aux GDV ?

La responsabilité en incombe à l’état qui en collaboration avec les départements et les élus à tous les échelons se doivent de trouver des solutions pérennes pour accueillir dans des conditions dignes les GDV et faire ainsi cesser les nuisances des installations sauvages subies par les résidents en proximité.

A 6 mois des élections municipales on peut imaginer que rien ne sera fait.

Combien de temps les GDV séjourneront-ils aux Meux ?

Expulsés, ils iront où ensuite ?

Questions pour l'instant sans réponse.

Posez les donc à vos élus, municipaux, communautaires et départementaux et n'hésitez surtout pas à le faire par écrit, aurez-vous des réponses dans les 6 mois à venir ?

[1] GDV : gens du voyage, par commodité d’écriture nous écrirons GDV

[2] Délégation à l'hébergement et l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées (DIHAL)