Vivre la ruralité
Tout le monde connaît Michel Onfray pour ses sorties médiatiques multiples et ses attaques mordantes sur tout et un peu tout le monde.
Dans son dernier billet, il nous livre son point de vue sur les élections présidentielles et surtout sur la nature humaine parée d’adjectifs les plus terrifiants les uns que les autres. Il en cite 16 dans la même phrase allant de l’envie à la morgue, je vous laisse le soin de trouver les 14 autres, il en faut de la culture, c’est sûr !!!
Rien ni personne ne trouve grâce à ses yeux, tous les candidats passent à la moulinette intellectuelle de M.O., comme s’il ne devait finalement n’en rester qu’un seul ; LUI, LUI et lui. M.O. a tout compris, surtout que personne n’est à la hauteur, que chacun roule pour sa propre médiocrité, qu’il serve et resserve (les candidats) à chaque élection les mêmes recettes éculées et inutiles.
Il y a une chose certaine avec M.O., c’est qu’il a définitivement abandonné la notion de respect, l’attaque devient personnelle, méchante, sexiste, misogyne. Tiens, je n’ai pas la verve de M.O., les qualitatifs me manquent. Je cite pour exemple : « ...Des silences calculés comme au théâtre pour ménager son effet rhétorique, probablement un conseil de son ancien professeur de théâtre devenue première dame de France... »
Passage imagé avec les candidats microscopiques, ceux de gauche où de ce qu’il en reste, puis vient un nouveau pamphlet machiste, je cite : « Ainsi Jadot qui, jamais en retard d’une sottise progressiste, annonce qu’il nommera une femme comme Premier ministre car, selon le logiciel écolâtre néowokiste, mieux vaut une femme incompétente plutôt qu’un homme compétent. Je ne vois pas pourquoi ceux-là oublient que Nathalie Arthaud et Marine Le Pen sont aussi des femmes, probablement parce qu’elles ne sont pas déconstruites selon la jurisprudence Rousseau - Sandrine pas Jean-Jacques… » Paf, paf et paf, bien assénées ces gifles font mouche à tous les coups.
Ensuite nous avons le couplet complotiste paranoïaque, citons encore : « Ils animent des cellules de propagande, rédigent des argumentaires pour répandre leur soupe macroniste sur les chaînes de télévision, notamment les chaines d’infos continues où les partis disposent chaque jour que Dieu fait d’un rond de serviette pour déglutir eux-aussi la bouillie ingurgitée en amont dans les séances gavages de leurs cellules propagandistes ». Bon, reprenons notre souffle l’espace d’un instant, oui, mais juste un instant, nous sommes toujours ou presque dans l’introduction de la prose prolixe de notre “grand“ penseur.
Il se lache de plus en plus au fil des lignes produites, je vous livre la juste (?) parole : « ... Des éditorialistes qui cachetonnent à chacune de leur apparition donnent l’impression de cumuler une agrégation d’histoire, un diplôme de science po, un autre de l’ENA, des années de travail intellectuel en vertu de quoi ils commentent tous les sujets sans vergogne. Ils ont lu la presse du jour, et, pour certains qui officient le soir, écouté l’émission du matin, ce qui leur permet de rabâcher ce qui a été dit quelques heures plus tôt, ou bien ils se sont fait une culture d’occasion une heure plus tôt en regardant les notices Wikipédia et des heures durant ils illustreront ce que Heidegger a magnifiquement analysé dans Être et Temps sous la rubrique de «la dictature du On ». On, c’est personne,( Tiens tiens, notre philosophe fait des fautes de français, hum saute d’humeur sans doute !!!)donc c’est tout le monde, c’est-à-dire que c’est eux. Je m’amuse parfois, en regardant certains plateaux, à compter ceux qui n’ont pas eu d’ennuis avec la justice, parfois il ne reste plus que l’animateur de l’émission - et encore ! C’est édifiant… » Heureusement, on apprend qu’il s’amuse.... Moi pas trop et vous ?
Malgré ce qui est bien et constructif avec M.O., c’est qu’il nous oblige à avoir notre dictionnaire à portée de main ou de clic.
Le plus étrange c’est qu’il dénonce, mais il tombe-lui aussi et comme les autres, finalement, dans le piège du nouveau candidat d’extrême droite. A vouloir ne pas en parler tout en parlant dans un long chapitre, il se prend les pieds dans la notoriété de celui à qui il envie ce qui aurait dû lui arriver à LUI, LUI et lui ... Mince alors, il y aurait un vol de notoriété ?
Pour conclure, pour Michel Onfray le petit personnel politique s’agite beaucoup mais pour rien.
Alain Brousse
21 décembre 2021