Lotissement au Mont Clergé

J’ai été interpellé par courriel (jonquieres-2020@laposte.net )et j’ai reçu dans ma boite aux lettres un papier diffusé par l’association “ARPEJE“ à propos de la création d’un lotissement sur le Mont Clergé. 

Pour situer, c’est dans le secteur du nouveau cimetière.

Une enquête publique a donc été lancée pour la révision du PLUi sur notre commune.

Il est évident que tout cela se fait dans la plus grande discrétion quand bien même on nous jure que tout est parfaitement accessible à toutes et à tous. Une information sur le site de la mairie, en page 2, bel encart jaune mais illisible, mais rien dans uns des Jonquièr’infos. 

Pourquoi ne pas diffuser une information digne de ce nom pour un projet impactant le territoire de notre commune ? 

D’autant plus quand nous sommes invités à prendre la parole, enfin la plume. C’est l’art et la manière d’informer mais sans vraiment le faire. Bref, vous n’étiez pas au courant ? Diable, si vous alliez sur le site de la mairie toutes les informations y sont pourtant données !!! 

Je vous rappelle mes chers lecteurs que je fais partie d’un groupe de travail et de réflexion, création en septembre 2021 à la demande du maire ; à ce jour, 1 réunion, pas de travail et aucune réflexion !!! 

Nous ne reviendrons pas sur ce qu’est un PLUi, sachons qu’il fixe la nature des territoires sur une commune donnée, très schématiquement dans le cas qui nous intéresse, en zones constructibles et zones non constructibles. 

Aux termes de l'article L. 153-37 du code de l'urbanisme, la procédure de modification du PLU est engagée à l'initiative du président de l'EPCI (établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui sont des regroupements de communes ayant pour objet l'élaboration de « projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité ). Ainsi il revient au président (P. Marini) d'établir le projet de modification.

Je vous livre le discours “servi“ par les élus en général, à savoir ; 

« La vitalité d’une commune peut être mesurée à sa capacité à accueillir une nouvelle population et à développer son territoire urbanisé. Elle se concrétise généralement par la construction de maisons aux portes du village.... Une marque plus forte encore de cette volonté de développement s’exprime par la création d’un lotissement. Il appartient aux communes de gérer esthétiquement leur extension. Elles doivent faire les bons choix pour perpétuer le dialogue entre village et paysage, pour que chaque lotissement s’inscrive harmonieusement dans le territoire et qu’il propose un cadre de vie agréable et évolutif aux nouveaux arrivants.... » 

Nous avons ainsi un résumé de tout et de rien, laissant la porte ouverte à toutes les conclusions possibles. Nous ajouterons la phrase clé pour lever toute opposition ; « Il a pour objectif de les inciter à mesurer les enjeux de tout projet pour réussir la construction du patrimoine de demain. »

Que répondre à cela ? 

Que la communauté de commune pousse à de nouvelles habitations pour répondre à une demande sur notre territoire et pas qu’à Jonquières, les programmes immobiliers sont multiples : Venette, Margny-Lès-Compiègne, Le Meux....  Incontestablement notre territoire est attractif.

Essayons d’analyser objectivement la situation.

Chaque territoire ne peut rester sur son acquis et rester d’une certaine manière immuable, c’est une évidence. Même si aujourd’hui les préoccupations d’urbanisation ne peuvent et ne doivent -pas-plus- être celle d’hier, une réflexion approfondie et nourrie de tous se doit d’être conduite. En sommes-nous capables, j’en doute, il existe désormais une sorte de clivage infranchissable entre les pours et les contres. Sans doute parce que les arguments des uns et des autres restent basiques, simplistes et sommaires.

Pourquoi ? 

Parce que la conception d’urbanisation des territoires est restée la même que celle d’il y a 10, 20, 30 ans. Bref, on construit pour construire, sans suffisamment se soucier des conséquences à moyen et long terme. Il est tentant de grignoter des surfaces “agricoles“ en jachères pour horizontaliser l’habitat en faisant miroiter l’accession à la propriété sur une parcelle de 3 à 400 m2, jardin, air pur, tranquillité, école et autres termes alléchants. Mais vue à l’opposé comment ne pas accueillir de nouveaux arrivants au seul prétexte qu’ils soient susceptibles de venir perturber un ordre établi, c’est parfaitement injuste. 

Il nous faut collectivement réfléchir à notre manière de vivre, de nous loger, de nous déplacer, de consommer, à nos loisirs, aux choix que nous offrons à nos enfants. Tout cela mérite sans doute mieux que d’aller rédiger un pamphlet d’opposant sur les quelques les feuillets mis à notre disposition dans le cadre d’une enquête publique. Malheureusement et pour le moment, nos élus à quelques niveaux de responsabilité soient-ils, ne sont pas en capacité de produire eux même une réflexion digne de ce nom. Alors rédigeons, livrons notre pensée profonde, nos doutes, notre opposition, etc....

Le constat est amer, je le reconnais, mais j’ai fait le choix assumer de ne pas être en responsabilité, je conserve cette liberté de penser, de contester, d’être POUR aussi de temps en temps !!!

Alain Brousse

29 octobre 2022