On a pu entendre très clairement une remise en cause depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » de la limitation de la vitesse à 80 km/h, cette limitation étant assimilée à une atteinte à la liberté.

Rappelons tout de même que le premier objectif visé est celui d’inverser la courbe du nombre de morts et de blessés sur les routes.  3400 morts depuis quelques années sur les routes françaises, le chiffre est tout de même énorme,  car sur une durée de vie (espérance de vie à 80 ans pour un homme), cela fait plus de 260 000 personnes qui seront tuées sur nos routes (population d’une ville comme Strasbourg), et je ne parle pas des blessés. Ce sont les routes secondaires qui sont particulièrement visées par cette nouvelle loi, car c’est là où l’on retrouve le plus d’accidents mortels (55%), soit 144 000 tués sur la base du calcul précédent, en grande partie à cause de la vitesse. La vitesse excessive cause 31% des accidents mortels en 2016, facteur premier avant l’alcool (29%), l’absence de ceinture (20%) ou encore la fatigue (9%). En cas de freinage brutal, la vitesse réduite de 90 km/h à 80 km/h passe de 65 mètres à 55 mètres.

La sécurité routière c’est 45 ans de polémique, il est utile de rappeler quelques dates et quelques chiffres :

- 1973 : 16 861 tués, port obligatoire de la ceinture,

- 1983 : baisse du taux d’alcoolémie autorisée,

- 1990 : 50 km/h en ville,

- 1992 : instauration du permis à points,

- 1999 : délit de grande vitesse,

- 2003 : radars automatiques

- 2017 : 3456 morts sur les routes françaises,

- 2018 : 80km/h sur les routes à 2 voies,

- 2019 : ?

Ce qui fait  une mortalité divisée par 5 en 45 ans !!!

Alors bien sûr, globalement nos voitures sont beaucoup plus fiables, le réseau routier s’est amélioré mais il n’empêche que certaines mesures ont eu un impact certain sur les accidents routiers.

Revenir sur les 80 km/h sera une décision éminemment politique, prise sous la pression de ceux qui ne comprennent qu’une vie préservée n’a pas d’équivalent, alors à suivre…

"La route est le chemin qui nous mène vers les autres, et elle doit contribuer à lier les hommes, pas à les séparer." Celtic Kanan