Vivre la ruralité
Réunion à Jonquières
Vendredi 24 septembre nous avons été conviés à une réunion, je cite ; “Réunion publique avec les élus afin d’échanger sur les actions réalisées et évoquer les projets pour l’avenir“.
80 personnes environ étaient présentes à la salle du Grand Pré, chaises disposées comme pour assister à un spectacle, nos élus étant sagement alignés derrière une rangée de table.
Chaque élu s’est présenté en définissant les fonctions qui sont les siennes. Il est vrai que nous avons voté et élu des candidats dont la plupart sont de nouveaux élus (10 sur 15).
Les adjoints prenant la parole tour à tour pour expliquer leurs missions et les actions conduites le tout entouré par les remarques et précisions de notre maire.
Nous avons donc eu la liste des réfections diverses entreprises dans notre village avec cette volonté exprimée du maire d’avoir d’ici 2026 (fin de son second mandat) enterré tous les fils aériens. Notre maire souligne que dans le même temps notre endettement diminue, établissant la bonne gestion faites par cette équipe. Notre adjointe aux finances nous exprimant tout sourire une “gestion en bon père de famille“.
Petit aparté pour préciser que cette expression n’existe plus depuis 2014 dans les différents Codes depuis le vote de la loi sur l’égalité homme-femme, suppression motivée par le caractère sexiste de la notion. Nous nous devons désormais de parler de gestion raisonnable!!
Notre maire reprenant la parole entame une réflexion sur sa vision de l’avenir, en nous précisant que pour la première fois le nombre d’habitants a diminué à Jonquières, traduisant ainsi une inquiétude pour l’avenir et notamment pour le devenir de l’école. 40 enfants sont scolarisés pour l’année scolaire 2021-2022.
Ceci lui permet de revenir sur les décisions passées qui lui ont refusé toutes possibilités de rendre constructibles certaines parcelles. Reste ici et là quelques terrains en centre village qui selon ses dires sont hâtivement achetés par des riverains désireux de préserver leur seule tranquillité. Nous revoilà sur le terrain (si je puis dire !!) du maire est sa volonté d’être bâtisseur.
Il aura réussi à relancer le débat, certains Jonquièrois y allant de propositions à “revisiter“ le PLU. Est-ce suffisant pour faire venir une nouvelle population sur le territoire de la commune alors que le foncier reste cher à Jonquières, non sans doute, d’autres pistes se doivent d’être étudiées. C’est à elle seule une discussion qui mériterait d’être ouverte.
La salle réagira vivement pour vilipender les propos du maire sur le Carmel, donc sur son devenir à plus ou moins long terme, discussion inutile et hors sujet, c’est évident.
Etonnante manière d’aborder la discussion lorsque le maire nous demande notre vision pour les 10, 15 ans voir au-delà et de lui faire des propositions. J’interpelle notre maire sur la curiosité de ce langage, en précisant que le rôle des élus, est de proposer et qu’il soit ensuite démocratiquement débattu de leurs propositions par la population. Monsieur le Maire très en verve et taquin (!!) précise à l’assemblée que j’écris “des romans“ (mes proposistions) déposés dans la fameuse boite à idées.
Bref, il est demandé à l’assemblée des volontaires pour mettre en place une sorte de comité de réflexion dont les contours restent à préciser. Vous imaginez bien que j’ai présenté ma candidature en espérant ne pas endormir nos élus avec mes propositions !!!
Pour conclure, notre maire a une réelle volonté de nous faire participer, c’est bien, mais il lui reste encore à faire des efforts pour admettre la contradiction.
La légitimité accordée au maire puise dans trois sources : l’Histoire, qui en a fait une figure familière, le suffrage universel, qui lui confère le monopole de la prétention à incarner la commune et un apolitisme supposé qui le met en situation de parler au nom de tous.
Rappelons pourtant que pour négocier, décider, imposer et convaincre, le maire est, et, reste en position de force.
Je suis persuadé qu’il gagne en légitimité en acceptant la discussion puisque in fine les décisions lui reviennent.
Alain Brousse
26 septembre 2021