Abonné à un mensuel, le Hors-Série de mars 2025 est ainsi intitulé : « On a ouvert les cahiers de doléances, ce qu’on dit les français ». 16 000 mairies, 225 000 contributions, 465 000 pages à lire, à résumer, à synthétiser, bref certainement pas une mince affaire. Rappelons qu’à Jonquières, fin 2018 - début 2019 aucun cahier de doléances n’a été proposé. A l’origine il s’agissait de “cahiers citoyens“ vite rebaptisés cahiers de doléances, initiative de quelques maires puis reprise le Président de la République dans un climat de tension avec les “gilets jaunes“. Ils ont été officiellement clos le 19 février 2019. Le bilan prévu mi-avril ne le fut jamais pour cause d’incendie de Notre Dame. Depuis aucune parole publique, il a fallu que Michel Barnier, éphémère Premier-Ministre, et aujourd’hui François Bayrou nous disent vouloir s’inspirer des propositions qu’ils contenaient pour voir resurgir ces fameux cahiers.
Panne d’inspiration ? On peut l’imaginer mais pas que.
La première remarque est que ces cahiers ne sont pas majoritairement ceux des gilets jaunes, ils auraient en fait peu participé à leurs écritures.
Pourquoi maintenant ? On peut y voir bien sûr l’impasse politique dans laquelle nous sommes depuis la dissolution, ratée, de juin 2024. Pourtant un nombre certain de chercheurs en tout genre ont travaillé dès le début sur ces cahiers. Personne apparemment, nos politiques en l’occurrence, ne semblaient vouloir mettre le nez dedans. Pourtant ils sont et ont toujours été consultables, ils sont tombés grosso-modo dans un oubli, sorte de non-dit de ce que pouvait exprimer nombre de nos concitoyens.
Ce fût sans doute une sorte d’énorme sondage, de ce que l’on appelle la France profonde, d’une partie des délaissés où qui se voient comme tels. Mais pas tout à fait non plus, n’ont participé que ceux qui ont fait l’effort de se déplacer, et certains se seraient déplacés mais n’avaient pas de cahier de doléances à disposition. Mais dans un sondage, les questions sont définies au préalable, là non, l’expression était libre. Dans certains départements, puisque les cahiers sont disponibles en Préfecture, des chercheurs ont été mandatés pour les étudier. Mais ce sont surtout des cabinets privés qui ont été chargés de les décortiquer.
A Jonquières, nos élus ont mis en place une boite à idée, chacun pouvant y déposer ses doléances, ses propositions, voir son opposition à une politique municipale. Quid du résultat, une idée qui est restée dans sa boite !!!
A suivre...
Alain Brousse
Le 30 mars 2025
jonquieres-2020@laposte.net