Vivre la ruralité
Le monde des paysans souffre, c’est une certitude.
Chacun d’entre nous est au courant du mal être qui secoue tragiquement le monde agricole, les chiffres sont terrifiannt: un suicide par jour.
Pourtant les discours de certains sont toujours accusateurs, certains maires préconisent même des distances de culture à 150 mètres des habitations, désignant ainsi crument des agriculteurs comme des « empoisonneurs » potentiels.
Mercredi 25 septembre sort le film d’Edouard Bergeon « Au nom de la terre », fiction inspirée par la propre histoire de son père, éleveur en Mayenne, qui, sous la pression des dettes et du désespoir finit par mettre fin à ses jours. Ce film se veut ni accusateur, ni moralisateur mais pointe du doigt une réalité que l’on ne peut plus ignorer : le suicide est la deuxième cause de mortalité des agriculteurs.
En 2015, 372 agriculteurs chefs d'exploitation sont passés à l'acte, auxquels il faut ajouter 233 salariés. Les chiffres ne sont pas forcément une entière réalité, puisque les suicides ne sont pas indemnisés par les assurances. Sachons aussi qu’il n'y a pas de profil type, même si les difficultés semblent toucher davantage l'élevage que l'agriculture. Les scandales d’abattoirs aux méthodes barbares n’aident certainement pas à donner une image positive, la montée des régimes sans viande, non plus.
Sachons garder raison, le monde agricole est en pleine mutation, il doit encore évoluer, c’est une certitude.
Sur le territoire de notre commune, je garde en mémoire la dénonciation publique de vaches soi-disant mal traitées. C’est simpliste et facile, pour dénoncer il faut des arguments, des preuves. C’est dangereux aussi, l’éleveur ainsi désigné doit faire face à l’opprobre toujours prompt à se répandre.
En début d’année, « parce qu'elles le font déjà ou parce qu'elles s'engagent à le faire, les 500 personnalités signataires du présent manifeste l’appel pour un "lundi vert", et s’engagent à remplacer chaque lundi la viande et le poisson à partir du 1er janvier 2019 », ce manifeste est signé par des personnalités de tout horizon. Si l’intention est louable dans la lutte contre le dérèglement climatique et dans la préservation de la biodiversité, cet appel est dramatique pour nos éleveurs, une fois de plus pointés du doigt qui seraient ainsi responsable, en partie, de nos problèmes actuels.
A regarder la liste des signataires, aucun ne dénonce le fait qu’ils se déplacent dans des voitures sur dimensionnées (type SUV), prennent l’avion une centaine de fois par an pour se déplacer, sans compter les appareils connectés haut de gamme en tout genre, qu’ils utilisent , qu'ils font mille choses inutiles…
La critique est facile, voyez, moi aussi je peux être simpliste.
Ce n’est pas de cette manière que nous résoudrons les problèmes de notre planète, en nous montant les uns contre les autres.
C’est ensemble que nous devons agir, d’abord en respectant l’autre, en l’écoutant et puis en essayant de l’aider.
Echangeons, réagissez : jonquieres-2020@laposte.net