Vivre la ruralité
Artificialisation des sols : de quoi parle-t-on ?
La loi Alur (Accès au Logement et un Urbanisme Rénové, ou loi Duflot) consacre pas moins de 51 articles au droit de l’urbanisme dans le but de faciliter et d’accroître l’effort de construction de logements, tout en freinant l’artificialisation des sols et en luttant contre l’étalement urbain.
A Jonquières comme ailleurs nous sommes confrontés à cette volonté d’urbaniser à tout prix, au prétexte de la sauvegarde de notre école et de lutter contre le vieillissement de la population.
Personnellement je suis contre et je m’en explique
Les sols artificialisés recouvrent les sols bâtis et les sols revêtus et stabilisés (routes, voies ferrées, parkings, chemins...). Le ministère de l’Agriculture en France retient une définition plus large, qui recouvre également d’autres « sols artificialisés », comme les chantiers, les terrains vagues et les espaces verts artificiels. L’artificialisation correspond ainsi à un changement d’utilisation, laquelle n’est pas nécessairement irréversible. Il a été décidé de limiter à 9,3 % l’artificialisation des sols.
L’artificialisation du territoire a des conséquences sur la nature. Elle engendre une perte de ressources en sol pour l’usage agricole et pour les espaces naturels. Elle imperméabilise certains sols, ce qui accroît la vulnérabilité aux inondations, et a également un impact sur la biodiversité.
Par ailleurs, l’étalement urbain a des impacts sur les modes de vie qui ne sont pas sans externalités. Si les ménages doivent passer plus de temps dans les transports ou davantage emprunter la voiture, cela a un impact sur les émissions de gaz à effets de serre (GES).
Cette augmentation tendancielle de l’artificialisation est due, aux deux tiers, au recul des terres agricoles (qui représentent 51% du territoire), bien que ce mouvement ralentisse depuis 2008. En revanche, la part des zones boisées, humides ou en eau reste stable sur longue période, avec 40% des sols de métropole.
Formidable réservoir de biodiversité, les sols sont essentiels à de nombreux services écosystémiques tels que la production alimentaire ou la régulation du climat, des crues, de la qualité de l’eau ou de l’air. Face à des demandes croissantes et antagonistes en logement, zones d’activités économiques, infrastructures, nourriture, matières premières, énergie et espaces de nature, cette ressource limitée et non renouvelable aux échelles de temps humaines est soumise à une forte concurrence d’usage et à des pressions qui peuvent en dégrader la qualité ou en limiter la disponibilité.
Dans ce contexte, l’« artificialisation des sols » est souvent considérée, voire dénoncée, comme un des principaux facteurs de dégradation des sols et de pertes de terres agricoles.
Les leviers d’action se situent sans aucun doute sur la prise en compte des sols et de leur biodiversité dans les politiques d’aménagement, non plus comme un simple support, mais comme un milieu vivant permettant d’assurer des fonctions. Les trames brunes, au même titre que les trames vertes et bleues devraient être considérées dans les politiques publiques. D’un point de vue très général, une meilleure compréhension de l’impact de l’urbanisation et de l’artificialisation sur les organismes du sol est indispensable dans l’objectif de réduire cet impact, en formulant des recommandations aux responsables de la planification urbaine.
Vous avez bien compris que ce que l’on fait aujourd’hui à des répercussions sur le long terme, il faut savoir réfléchir à ce que sera, non pas notre avenir immédiat, mais plus à ce que nous laisserons à nos petits enfants, voir nos arrières petits enfants.