Promenade à Jonquières

Promenade à Jonquières,

J’ai toujours pensé que pour aimer son village, il faut savoir marcher et mettre en éveil tous ses sens.

Regarder, entendre, sentir, toucher...

Il faut ensuite écouter « les autre », s’arrêter et prendre le temps, retenir quelques mots qui sont l’émotion, les joies et parfois un petit rien. Revenir encore, écouter à nouveau parce que la parole différente se doit d’avoir toujours la même valeur. Ecouter sans rien dire, se faire raconter la mémoire du passé, entendre les mots du présent, laisser inventer le futur. Comprendre son village est difficile, périlleux, et impose de prendre des repères, de la profondeur et le sens de la mesure.

Chaque ville, chaque village, chaque lieu va d’un endroit à un autre, d’un moment de l’histoire vers un avenir que nul ne connait. Pourtant en agissant au présent, on modèle l’avenir. Jonquières est peuplé de gens différents qui ont un lien essentiel aujourd’hui, vivre sur la même entité territoriale.

Qui prétendrait, en une phrase, définir son village serait bien présomptueux. Le dire comme ça, paraît futile, mais en avoir la vraie perception, est tout autre chose.

Le travail de la Politique de la ville consiste à aller au-devant des habitants et à inventer avec eux des méthodes pour traiter des problèmes rencontrés. Les sujets sont récurrents : emploi, éducation, logement, cadre de vie, santé, culture...

Mais que sont ces mots sans l’âme de ceux qui les vivent au quotidien ?

La ville, le village se doivent d’être d’abordés comme des moments d’interaction entre des territoires et ceux qui y vivent. Aller à la rencontre des habitants, des bâtis, petits et grands.

En déduire, peut être des projets, leurs projets. Une étude urbaine raconte des histoires.

S’il est facile de se croiser mais se rencontrer prend du temps. Il faut souvent recommencer, ça crée des liens, souvent c’est compliqué, parfois ça marche. Les lieux sont faits de ça, de tentatives de rencontres, de gens qui parlent, qui racontent les territoires qui les concernent, les lieux devenus particuliers parce qu’ils y ont accroché leur histoire. Le contexte est toujours le même. On construit des versions de la ville de demain, des gens vivent, au milieu, entre ce qui a pu exister et ce qui existe aujourd’hui,  transformé ou non, des passés qui persistent, sortes de fantômes, des lieux complètement  reconstruits qui sont encore et encore longtemps après nommés «la prairie, le fond, le bout .... » ou par bien d’autres mots….

Je me promène et j’écoute, je n’entends pas tout, c’est certain. 

 Alain Brousse

31 mai 2025

jonquieres-2020@laposte.net